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Voici quelques contes écrits par moi ou par Edouard ou par nous deux. Lorsqu’il était petit je lui racontais des histoires avec les voitures que je lui avais dessinées et puis un soir il m’a dit: « Ce soir c’est moi qui te raconte une histoire », alors en voici une ou deux, d’autres viendront.

L’histoire du Crocodile avec une petite bouche

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C’est l’histoire d’un crocodile qui était très triste car il avait une toute petite bouche et il ne pouvait manger que des bébés poissons et ça lui faisait beaucoup de peine de manger des bébés poissons mais il avait si faim.

Un jour il est allé voir monsieur le Lion et lui a demandé :

« Comment fais-tu pour avoir une si grande bouche ? J’aimerais beaucoup avoir la même.

Va voir l’hippopotame, répondit le lion, sa bouche est plus grande que la mienne, il pourra peut-être t’aider.

Le crocodile alla voir l’hippopotame et lui a demandé :

« Comment fais-tu pour avoir une si grande bouche ? J’aimerais beaucoup avoir la même.

Va voir le dinosaure, répondit l’hippopotame, sa bouche est plus grande que la mienne, il pourra peut-être t’aider.

Le crocodile alla voir le dinosaure et lui a demandé :

« Comment fais-tu pour avoir une si grande bouche ? J’aimerais beaucoup avoir la même.

Va voir le docteur de la ville, répondit le dinosaure, il sait faire plein de chose, il pourra peut-être t’aider.

Le crocodile alla voir le docteur qui lui donna une si grande bouche qu’il pouvait seulement manger les très très très gros poissons et les petits poissons pouvaient s’échapper et le crocodile était très très très content.

L’histoire de la petite voiture qui rêvait d’aller dans la mer

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C’est l’histoire d’une petite voiture qui rêvait d’aller dans les profondeurs de la mer et toutes les autres petites voitures lui disaient qu’elle était folle, qu’elle coulerait si elle entrait dans la mer.

Une très vieille voiture lui dit :

–        Va voir le garage aux sous-marins, les mécaniciens pourront peut-être t’aider.

Et la petite voiture partit voir le garage aux sous-marins et demanda aux mécaniciens :

–        Messieurs les mécaniciens, je rêve d’aller au fond de la mer pour voir à quoi ça ressemble. Pouvez-vous m’aider ?

–        Nous pouvons demander à monsieur le gros sous-marins de te prendre à bord.

–        Mais j’aimerais tant aller dans l’eau toute seule !

–        Ok dit l’un des mécaniciens, il faut juste qu’on te transforme en sous-marin pour que l’eau ne rentre pas dans toi et que tu puisses plonger et remonter.

–        Oh ! Merci répondit la petite voiture qui rêvait d’aller dans la mer.

Les mécaniciens fermèrent toutes les ouvertures de la petite voiture et la rendirent étanche et elle put partir voyager au fond de la mer.

Elle descendit très très profond dans la mer.

Elle vit des poissons jaunes, oranges, rouges, bleus, verts, marrons, noirs, des poissons à pois, des poissons à rayures, et elle descendit encore plus profond là où tout est sombre.

Tout était si calme, si sombre. Et tout à coup, elle vit des poissons transparents avec des fils qui pendent si long, et elle descendit encore plus profond là où tout est très noir.

Tout était si étrange, si magique. Et tout à coup, elle vit des poissons lumineux, comme des ampoules qui s’éclairent et s’éteignent.

Elle remonta vite à la surface et alla raconter son voyage à ses copines voitures, et les mécaniciens préparèrent toutes ses copines les voitures pour un voyage dans la mer, et elles partirent toutes voir les poissons jaunes, oranges, rouges, bleus, verts, marrons, noirs, les poissons à pois, les poissons à rayures, les poissons transparents avec des fils qui pendent si long, et les poissons lumineux, comme des ampoules qui s’éclairent et s’éteignent, et plein d’autres choses encore..

Tom

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Le petit Tom parle aux étoiles,

parle aux forêts, aux champs de blé,

aux fleurs des champs,

aux jardins cultivés, aux légumes,

à l’herbe des prés,

aux basses-cours,

aux nuages lourds et légers,

aux vents, à la pluie,

aux torrents,

aux petits lutins dans les bois,

au soleil et aux lois.

Le nez au vent, il parle aux épis de blé.

Dis-moi épis de blé, pourquoi vis-tu?

–        Pour nourrir les hommes.

–        C’est tout?

–        C’est une grande mission, un service spirituel.

–        Ah…? Et comment pousses-tu?

–        J’attends d’être semé. Pour cela le paysan a reçu l’inspiration, et je demande aux saisons de me servir et de servir le paysan. Quand j’ai besoin d’eau, j’appelle le Dieu de la pluie, quand j’ai besoin de chaleur, j’appelle le Soleil, et quand je veux être bercé et jouer de la musique, j’appelle le Dieu des vents.

–        Le soleil, la pluie, le nuage, le vent sont tous mes amis, le paysan aussi, sa moissonneuse batteuse aussi, l’Univers tout en entier est mon ami.

–        Et toi coquelicot, à quoi sers-tu?

–        A embaumer et à embellir les champs.

–        A quoi ça sert?

–        Quand la nature se réjouit de ma présence, de mon parfum, quand un passant arrête toutes ses pensées pour me contempler, plein de petites graines de bonheur sortent de sa tête et se déversent sur le monde. Le monde devient plus heureux.

J’inspire des sourires, du bonheur pour les yeux, pour les coeurs, pour la terre et tous ses habitants. La beauté est toujours inspirée et ce qui est inspiré est au service de la vraie vie.

–        Qu’est-ce-que l’inspiration?

–        Regarde autour de toi et à l’intérieur de toi. Tout ce qui te rend heureux, en état de grâce, tout cela est inspiré. L’inspiration te rend heureux, et donc quand tu suis le chemin de ton bonheur, tu suis ton chemin d’inspiration et tu es aussi au service de la vraie vie. Tu deviens un semeur de graine de bonheur et l’Univers tout entier en profite.

–        Ce qui me rendrait heureux à présent, ce serait de parler avec un oiseau. dit le petit Tom.

–        Alors quitte moi vite, et suis ton chemin, l’oiseau va venir à toi.

En effet un oiseau vint se poser sur la branche d’un arbre à côté de lui.

–        Bonjour monsieur l’oiseau, dit le petit Tom avec respect. A quoi sers-tu?

–        A faire rêver l’homme.

–        Ah…? C’est utile aussi?

–        C’est indispensable. Sans rêves il mourrait. L’Univers cesserait d’exister. Grâce à moi il rêve d’avoir des ailes et d’être libre.

–        Libre de quoi? s’étonna petit Tom.

–        Libre de tout, absolument tout ce qui peut le limiter. Tu es un être illimité Tom, comme tous les autres êtres.

Tom sentit une vague de bonheur envahir son corps et sut que l’oiseau était inspiré. C’était comme si ce bonheur sortait par tous les pores de sa peau. Il était déterminé à poursuivre son enquête. Aussi s’adressa-t-il à l’arbre sur lequel l’oiseau s’était posé. C’était un chêne.

Bonjour monsieur l’arbre. As quoi sers-tu?

–        A te faire de l’ombre.

–        Quoi?

–        Hi, hi, hi. A donner de l’oxygène par exemple et aussi à donner un exemple aux hommes. L’exemple de la force, de la solidité, de la connexion avec notre maman, la terre.

–        Que m’apprends-tu à moi?

–        Je te montre l’image du gland et du chêne. Dans le gland, tout le chêne est contenu, mais le gland l’a oublié. Il envie peut-être ce bel arbre à côté de lui, ignorant parfois qu’il va devenir aussi grand et même encore plus majestueux.

Tout le chêne est contenu dans le gland, toute la vie est contenue en toi, absolument tout.

Tout ce que tu vois à l’extérieur de toi est contenu à l’intérieur de toi.

–        Même les étoiles, même le ciel?

–        L’Univers tout entier. Tout ce dont tu es fait, l’Univers en est fait. Les atomes, le soleil, les planètes, les galaxies, tous les glands et tous les chênes. Je suis toi et tu es moi.

Nous faisons partie de l’inspiration commune que nous avons tous décidé de suivre un jour.

Après avoir quitté l’arbre, le petit Tom se disait que dame nature était bien belle, et qu’elle enseignait de bien belles choses, puis il rencontra une antenne parabolique fixée au-dessus d’un joli muret. Il se dit que cet objet matériel éloigné de la poésie de dame nature ne pourrait pas lui enseigner grand chose. Toutefois il décida de lui poser la question.

–        Bonjour madame l’antenne, je sais que tu es utile, mais as-tu quelque chose à m’enseigner?

–        Je peux te parler du principe des émetteurs et des récepteurs. Lorsque tu veux écouter la radio dans ta chambre, tu tournes son bouton pour choisir la fréquence que tu veux recevoir. Et tu la reçois, n’est-ce-pas?

–        Oui.

–        C’est un principe très simple qui fonctionne de la même manière pour les êtres humains, pour les pensées qu’ils émettent et les expériences qu’ils reçoivent. Cela veut dire que toutes les pensées qui sont émises, sont aussi recevables. Toutes les pensées et toutes les paroles de tous les habitants de la planète créent l’ambiance de la planète et les expériences disponibles pour ses habitants.

Quand les gens pensent au malheur, ils créent la peur et l’insécurité, et le malheur.

Quand les gens pensent à la jalousie et à la vengeance, ils créent l’agressivité, les guerres, les luttes.

Quand ils pensent au bonheur, à l’amour, ils créent la confiance, l’harmonie, l’acceptation, l’unité.

Tu es responsable de toute ta vie.

Tu es responsable de tout ce qui sort de ta tête et de tout ce qui sort de ta bouche.

Tu es responsable de toutes tes pensées et de toutes les paroles.

Tu es libre de penser et de dire ce que tu veux.

Quand tu dis de belles paroles, quand tu penses à de belles choses, tu envoies plein de graine de bonheur dans l’Univers et sur la terre.

Quand tu dis des paroles laides, quand tu penses à des choses laides, tu envoies plein de graines d’ombre dans l’Univers et sur la terre.

Si tous les habitants de cette planète dépensaient cinq minutes chaque jour de l’année à penser à de belles choses et à dire de belles choses, je dis bien chaque personne, chaque jour de l’année, cela changerait le cours de l’histoire.

Petit Tom regardait l’antenne avec ses yeux et sa bouche grand ouverts, et il remarqua un petit lutin assis à côté d’elle. Il le fixait amoureusement.

A quoi penses-tu Tom?

–        Oh…dit Tom rêveur. Je pense que j’aimerais émettre et recevoir plein de belles choses…

–        Alors change tes pensées, dirent en choeur le petit lutin et l’antenne. Et ils éclatèrent de rire.

–        Cela suffit vraiment? dit-il.

–        Oui, s’enquit le petit lutin, quand tu as vraiment la foi.

–        Alors si je veux recevoir plein de cadeau, il suffit que j’aie la foi? Mais en quoi?

–        En ta source, en ton antenne. Chacun de nous à une source, un torrent à l’intérieur, une antenne, qui délivre les rêves. C’est comme un père Noël de la vie. Tu peux la sentir couler en toi. Son flot se nourrit de tes rêves, de tes pensées, de tes paroles, de ta foi, de ta gratitude.

–        Merci beaucoup, dit Tom à l’antenne et au petit lutin.

Et comme il les remerciait, comme il pouvait sentir la gratitude dans son coeur, il sentit sa source couler en lui et il se réjouit.

–        Au revoir dit l’antenne à Tom, au revoir dit le petit lutin des bois en agitant sa main.

–        Au revoir dit Tom.

Puis il continua sa route.

 

Petit Tom se sentit très instruit par cette rencontre. Il décida qu’il allait apprendre de tout, même de ce qui lui paraissait le plus insolite.

Alors qu’il prenait le chemin de sa maison, il trouva un nid d’oiseau tombé d’un arbre, il le prit dans ses mains et constata qu’il était vide.

–        Bonjour monsieur le nid, dit Tom, et il lui demanda un enseignement.

–        Que viens-tu d’apprendre, demanda le nid?

–        Je viens d’apprendre à faire couler ma source, et à avoir confiance en elle.

–        Ah, ah! Répondit le nid, vois-tu Tom, aujourd’hui je suis vide et je suis heureux. Les petits oiseaux qui ont grandi chez moi, ont pris leur envol ce matin. C’est merveilleux! Toi aussi un jour tu prendras ton envol. Pour l’instant tu apprends à être de plus en plus autonome, de plus en plus libre. Maintenant tu sais manger, t’habiller tout seul, lasser tes chaussures. Tu n’as pas toujours su le faire, tu as appris. Un jour, tu conduiras une voiture, tu conduiras ta vie tout seul, et tu continueras toujours à devenir de plus en plus autonome, de plus en plus libre, infiniment autonome, infiniment libre. Tu découvriras à quel point tu es illimité. Tu découvriras alors que tu es un avec Dieu.

–        Dieu!? Répondit Tom avec étonnement. Mon papa m’a dit un jour que nous étions tous des Dieux. Qu’est ce que ça veut dire?

–        Ecoute-moi, tu vois ta peluche de Mickey que tu as dans ta chambre.

–        Oui…

–        Tu l’aimes, et ce Mickey est unique pour toi, il est Mickey.

–        Oui, acquiesça Tom.

–        Et ton petit copain Sébastien à la même peluche.

–        Oui.

–        Pour lui, sa peluche est unique, elle est Mickey. Il existe des millions de peluches de Mickey, chacune est unique et chacune n’est pas moins Mickey qu’une autre. C’est pareil pour Dieu et les hommes, tous sont uniques et tous sont Dieu.

En fait toi et Sébastien, vous êtes un avec Dieu, et si vous vous regardiez dans les yeux pendant un moment, vous seriez capables de voir ça. En se regardant dans les yeux, tous les êtres de cette planète pourraient se voir dans les yeux des autres et y voir Dieu. Alors tout le monde se rappellerait un rêve. Toi et Sébastien êtes tous les deux l’extension de la même conscience, et il en est ainsi pour tout le monde.

Dans un rêve, tu peux tout rêver, tu es libre, illimité. Tu peux rêver que tu réalises tous tes rêves, tu peux rêver que tes amis réalisent tous leurs rêves, tu peux rêver que tous les êtres de cette planète réalisent leurs rêves…Imagine, que veux-tu rêver?

La terre est en fête, les gens ouvrent des bouteilles de champagne dans les rues, toutes les grandes villes sont reliées par écrans géants, comme pendant la coupe du monde de football, les gens chantent et dansent, il y a des feux d’artifices partout sur la planète, et toutes les autres planètes autour voient la terre entrain de célébrer…

–        Célébrer quoi?

–        Qu’aimerais-tu célébrer… Rêve, imagine, que célèbres-tu dans ton rêve? Et aimerais-tu que tout le monde rêve le même rêve.

Les yeux fermés, Tom dit:

–        Je rêve que la terre est en paix, tous les gens s’aiment, les armes sont détruites, il n’y a plus aucune raison de se disputer, tout le monde s’accepte…Je suis heureux, tout le monde est heureux, Sébastien est super heureux…

–        C’est un très beau rêve, répondit le nid d’oiseau.

Le jour commençait à baisser, et Tom se remit en route pour sa maison. Il décida de reprendre ses recherches le lendemain. Il était très heureux car il avait prévu d’aller voir se lever le soleil.

Il attendait tant de ce rendez-vous, le soleil devait avoir un si grand savoir.

 

Lorsqu’il se coucha, il repensa à sa journée, et décida qu’il allait demander des tonnes de jouets.

C’est alors qu’une voix lui dit:

–        Où vas-tu la mettre?

–        Quoi, dit Tom affolé, qui es-tu?

–        Je suis ta chambre et je me demande où tu vas mettre la tonne de jouets.

–        Je…Je ne sais pas.

–        Vois-tu certaines personnes veulent avoir le maximum de choses. Quand tu vas chez eux, il y a tant de choses que tu ne sais pas où t’asseoir. D’autres veulent le minimum, et quand tu vas chez eux, il n’y a aucune chaise où s’asseoir. Quand tu as une tonne de jouets, tu n’as de place pour jouer, ou bien tu passes ton temps à te demander à quoi jouer. Entre les deux il y a l’optimum.

Tom s’endormit et rêva toute la nuit d’une petite voiture magique qui lui faisait faire le tour du monde.

 

Au petit matin donc, Petit Tom se mit en route pour son rendez vous avec le soleil. Comme il était très en avance, il décida de prendre son temps et d’observer dame nature.

Il croisa un jardin potager et s’assit un moment pour l’observer.

Il admira les rangées de légumes bien droites et organisées. La terre était encore humide dans les rigoles. Le paysan avait dû arroser bien tard la veille. Il repensa au champ de blé, à la bonne nourriture qu’il avait tous les jours et ressentit de la gratitude envers l’Univers tout entier. Il vit un poireau s’étirer et les fanes des radis frémir de joie lorsque le vent les caressa. Tom vit une branche d’épinard mettre ses feuilles à terre pour les faire baigner dans une petite retenue d’eau creusée pendant l’arrosage.

 

Enfin, Tom se dirigea vers son rendez vous.

Il était tout exité et s’installa en haut de la colline face à l’Est. Il attendit l’apparition du soleil.

Il fut tellement émerveillé lorsque le rouge pointa le bout de son nez; et quand le orange imprégna l’horizon. Il resta silencieux. Il se trouvait dans une béatitude totale, nageant dans le spectacle rouge, orange, puis doucement de plus en plus jaune.

–        Tu es entrain de faire l’expérience de la contemplation, dit le soleil d’une voix grave, assurée et chaude.

–        Oh…

–        Nous nous éveillons ensembles je vois.

–        Euh… Oui… Bonjour Monsieur Soleil… Bonjour… Bienvenue.

–        C’est moi qui te souhaite la bienvenue Tom. Ce n’est pas moi qui suis venu à toi mais toi à moi.

–        Oui, merci.

–        Tu ne comprends pas ce que je veux te dire. Ce n’est pas moi qui me suis déplacé vers toi, c’est la terre qui s’est déplacée et t’a placé devant moi. Tout tourne autour de moi.

–        Je suis si ému, dit Tom.

–        Tu ne devrais pas l’être si tu veux apprendre de manière optimale de moi.

–        Optimale? Se dit Tom, se souvenant de sa conversation avec sa chambre.

Le soleil éclata de rire et lui dit:

–        Ouvre tout simplement tes oreilles et écoute, c’est tout ce que tu as besoin de faire. Pour l’instant chacun de nous te donne une pièce de puzzle. Petit à petit tu pourras constituer le puzzle toi même. Quand tu réussis à assembler une pièce au puzzle, on appelle cela une illumination. C’est une compréhension soudaine. Des idées qui semblaient diverger s’accordent. Quand tu as assemblé toutes les pièces du puzzle, on appelle cela l’Illumination. Tout est uni.

Ce que je t’enseigne moi-même cher Tom, c’est à être toi-même. Tu es libre. Tu es un soleil dans ton univers. Tu es bien le personnage principal de ta vie et tout le reste tourne autour de toi. Tu as toutes sortes d’invités dans ta vie, dans ton film.

Tel que tu es, tu trouveras des gens qui vont t’adorer et d’autres qui vont te détester. Personne n’a jamais fait l’unanimité sur cette planète. Alors, passe du temps à trouver ce qui est vrai profondément pour toi plutôt qu’à vouloir correspondre à ce que les autres attendent de toi. Le monde n’a jamais reçu de contributions de la part des gens qui pensent comme tous les autres.

Prends exemple sur moi Tom. Regardes, observes moi. Je suis qui je suis, et si je ne l’étais pas, je déréglerai tout l’ordre de l’Univers.

Lorsque, l’été, les gens vont à la plage pour se faire bronzer, je n’ai pas besoin de briller moins s’il n’y a qu’une seule personne sur la plage. Je n’ai pas besoin de briller plus s’il a des centaines de personnes. Je brille à la même intensité toujours et pour tout le monde. Et si parmi ces gens, une personne est mécontente par ce que je suis trop chaud, elle ne me demande pas de changer, ou d’aller me cacher, c’est elle qui va se mettre à l’ombre.

Ta manière unique d’être est ta valeur dans l’Univers. Tu es une pièce unique dans le grand puzzle.

Il est temps que tu partes Tom. Souviens toi, choisis bien les personnes qui te guident dans la découverte du grand puzzle car un bon guide, Tom, est celui qui te dit que tu es libre et non pas que tu dépends de lui. Un bon guide est celui qui a un savoir qu’il veut bien te transmettre et non pas le garder pour lui. Un bon guide acceptera que tu le dépasses, il en sera ravi et acceptera que tu puisses à ton tour le guider.

–        Merci, dit Tom surpris par ce rendez vous avec le soleil.

Il avait été beaucoup plus court qu’il ne pensait et pourtant, il se sentait si robuste, si fort. Lorsqu’il rencontra la petite fourmi, il lui dit:

–        Je me sens si robuste et si fort…

–        Bienvenue au club, rétorqua-t-elle.

Tom fut époustouflé par la réponse.

La petite fourmi lui proposa alors de lui chanter une petite chanson.

 

« Losqu’une petite fourmi a mal, tous les animaux ont mal.

Lorsqu’un arbre a mal, toutes les forêts souffrent.

Lorsqu’une pierre a mal, tous les rochers ont mal.

Lorsqu’un petit orteil a mal, tout le corps souffre.

Lorsqu’un seul homme a mal, tous les autres hommes ont mal.

lorsque la terre a mal, toutes les planètes souffrent.

Lorsque la Terre va mieux, l’Univers va mieux.

Lorsqu’une petite fourmi guérit, l’Univers aussi guérit.

Quand l’Univers guérit, la petite fourmi s’en réjouis. »

 

–        Cela ne ressemble pas beaucoup à une chanson, dit Tom.

–        Ah bon, répondit la fourmi d’un air faussement naïf. Disons que c’est l’intention qui compte.

Ce soir tu devrais aller voir madame l’étoile, celle qui brille le plus. Elle te racontera une petite légende et tu comprendras.

Tom reprit son chemin, il avait très envie de rendre visite à son ami Ali. Il écoutait son inspiration. Il avait l’impression de ne plus respirer l’air, mais que l’air le respirait. L’Univers tout entier le respirait. Lorsqu’il inspirait, c’est l’Univers qui expirait en lui. Lorsqu’il expirait, c’est l’Univers qui inspirait en lui. Il suivait donc l’inspiration de l’Univers et elle le conduisit chez Ali.

 

Tom avait toujours adoré son voisin Ali. Il était différent des autres, il était passionné. Son métier était éleveur de bananiers et comme il passait tout son temps avec ses bananiers, Tom l’avait surnommé Ali des arbres ou Ali des bananes.

Ali s’occupait jour et nuit de ses arbres, aussi son monde était-il rétréci. Les yeux d’Ali étaient si concentrés sur sa passion qu’ils s’étaient rétrécis eux aussi. Tom avait peu à peu partagé la passion d’Ali, en commençant par Ali, puis pour ses bananes.

Le lendemain de leur rencontre, Tom avait voulu manger des bananes alors qu’il détestait ça avant. A présent, Tom comprenait pourquoi.

 

Aujourd’hui, Tom avait envie de partager ses aventures avec Ali des bananes. Lorsqu’il arriva, Ali lui dit : « Tes yeux sont si grands, Tom. Les miens sont si étroits, si petits. Aide-moi à les agrandir. »

Alors, se souvenant de ses diverses rencontres, Tom montra à Ali la terre sur laquelle poussaient ses bananiers. Il lui montra les racines de ses bananiers qui descendent profondément dans la terre. Il lui montra la nourriture de la terre qui remonte dans les racines. Il lui montra la nourriture qui remonte dans l’arbre, dans le tronc, dans les branches, les feuilles, les bananes.

Il lui montra le soleil qui mûrit les bananes. Il lui montra les lacs qui créent les nuages, qui créent la pluie. Il lui montra les autres arbres, les autres fruits et les autres cultivateurs. Il lui montra le ciel, les étoiles, les planètes, l’Univers.

Lorsqu’il eut fini de voir, Ali avait de grands yeux. Il adorait encore plus ses bananiers et ses bananes et il adorait le monde dont il faisait partie.

En faisant ce voyage, Ali et Tom avaient tous les deux compris la perfection de l’Univers. Et Ali s’appelait à présent aussi Ali des étoiles.

Tom comprit. Tous les deux avaient bénéficié de l’inspiration de l’Univers de Tom chez Ali.

 

Lorsque le jour commença à baisser, Tom quitta Ali, il salua le soleil de la main. Il lui sembla sentir son coeur se réchauffer et sut que le soleil venait de répondre à son salut.

Il s’assit sur la colline et attendit l’apparition de l’étoile. Elle ne tarda pas.

Dès qu’il l’aperçut, Tom la salua respectueusement. Elle était si belle, si brillante. Elle bougeait délicatement comme bercée par un courant magique. Elle semblait avoir vêtu une robe en strass multicolore. Tom pensa à la robe que sa maman portait pour Noël et cela aussi lui réchauffa le coeur.

L’étoile était tantôt verte, puis rouge, ou orange, ou bleue. Toutes les couleurs de l’arc en ciel semblaient s’être donné rendez vous en elle.

 

–        Bonjour madame l’étoile, dit Tom.

–        Bonjour Tom, répondit-elle.

–        Comme tu es belle. Je suis là pour t’écouter chère étoile.

–        Tu es là pour entendre la légende. La voici, Tom:

 

« Un jour il y avait dans l’Univers, des Dieux et des Déesses. Du centre de son propre univers chacun regardait l’autre avec un profond respect. Chaque Dieu voyait un Dieu dans l’autre. Chacun regardait l’autre avec amour, acceptation. Pas un seul ne voyait un autre plus grand que lui. Pas un seul ne voyait un autre plus petit que lui. » Une larme coula sur la joue de l’étoile, elle l’essuya.

 

« Un jour, ils ont cessé de se regarder avec acceptation. Un Dieu a commencé à être curieux et à regarder un autre Dieu avec envie. Il s’est senti plus petit, alors tout l’ordre s’est déréglé. Le manque de confiance en soi est né en même temps que l’orgueil et la convoitise. Les Dieux ont commencé à se disputer, ils ont formé des clans, puis sont venues les guerres.

 

Un jour, une grande guerre se prépara, ils étaient tous les uns en face des autres, armes pointées en avant, prêts à s’entre-tuer. C’est alors qu’une petite voix se fit entendre à l’intérieur d’eux. Elle dit, n’est ce pas terrible de se battre ainsi ? N’était ce pas mieux lorsque nous nous aimions ? Souvenez vous. Et tous se souvinrent. Ils n’avaient pas oublié malgré toutes ces disputes, ces séparations. Ils se souvenaient qu’un jour ils avaient été unis. Ils déposèrent simultanément les armes. Leur envie de s’aimer était bien plus forte que leur envie de s’entre-tuer.

 

Ils se réunirent alors en un gigantesque conseil. Ils analysèrent ce qui c’était passé et virent qu’ils avaient brisé leur unité, tout comme l’on brise un vase en milliers de morceaux. Il leurs fallait trouver la colle pour la reconstituer.

 

Ils réalisèrent qu’ils s’étaient aimés, respectés, acceptés depuis tout ce temps sans vraiment en prendre conscience. Ce n’est qu’après la séparation qu’ils avaient pris conscience qu’ils ne formaient qu’un seul noyau. Ils étaient comme les doigts de la main, des individus faisant partie du même organe, du même organisme.

 

Ils virent à quel point ils étaient heureux unis et voulurent y retourner. Cette fois, ils allaient le faire par choix. Ils allaient choisir de s’aimer, de s’accepter. Ils allaient partir à la quête de l’unité tous ensembles en un fantastique choix commun.

 

Ils venaient de créer le libre arbitre.

 

Pour se motiver dans tous les détails dans cette quête, ils imaginèrent un endroit paradisiaque où ils iraient passer tout le temps nécessaire à retrouver l’unité.

 

Chacun se souviendrait du but. La quête serait enfouie au plus profond de chacun afin de ne pas risquer d’être oubliée. La colle pour reconstituer l’unité serait bien sûr l’amour. Ils étaient très sérieux avec leur quête, et savaient que l’unité ne supporte pas de hiérarchie. Aussi décidèrent-ils que chemin faisant toutes leurs expériences les porteraient vers le désir de s’aimer, de se voir avec un profond sens d’égalité.

 

Chaque fois qu’un Dieu verrait un autre plus grand que lui, il apprendrait à le voir avec un sens d’égalité en marchant main dans la main avec lui et en réalisant que cet autre Dieu était seulement entrain de lui montrer ce que lui-même est capable de faire, sa propre valeur. La réalisation viendrait d’un sens de confiance en soi.

 

Une fois arrivés dans cet endroit enchanteur, ils seraient tous des individus semblant séparés. Comme les doigts de la main peuvent le croire. Dans cette quête, les plus rapides aideraient les moins rapides en leur donnant la main ou en leur montrant le chemin. C’est pourquoi il n’y aurait aucun Dieu mieux qu’un autre, seulement, des Dieux plus ou moins prés du but.

 

Chaque fois qu’un Dieu verrait un autre plus petit que lui, cela aussi est contraire à l’unité, il apprendrait à le voir avec un sens d’égalité en marchant main dans la main avec lui et en réalisant que cet autre Dieu était seulement entrain de lui montrer là où lui même avait été un jour, ou que cet autre Dieu était seulement entrain de l’aider à choisir l’amour et à renforcer la colle qui les unissait tous. Si cela était nécessaire le Dieu pourrait passer un peu de temps à marcher dans les chaussures de celui qu’il voyait plus petit. Dans tous les cas la réalisation viendrait d’un sens de compassion, de compréhension, d’acceptation.

 

A chaque succès, les jugements disparaîtraient un peu plus entraînant dans leur chute l’orgueil, la vanité, la mesquinerie, laissant la place à toujours plus d’amour. A chaque succès, la colle serait renforcée, les morceaux recollés.

 

Tous savaient qu’ils réussiraient car ils avaient été forts une fois en déposant les armes. Tous étaient fiers de cette décision. Quelle aventure ils allaient vivre. Ils allaient partir dans cet endroit qu’ils avaient imaginé tous ensembles, vivre toutes sortes d’expériences.

 

Ils n’auraient besoin de se souvenir que d’une chose, ils devraient réaliser toutes leurs curiosités et se souvenir de  « faire ce qu’ils avaient vraiment envie de faire, ne pas faire ce que vraiment ils n’avaient pas envie de faire » ainsi ils feraient l’expérience absolue de leur liberté, laissant aux autres leur propre responsabilité pour leur choix car tout était à propos de choix.

 

Ce serait facile car le Dieu en eux resterait là au plus profond à les aider, à les guider de sa petite voix soufflée à l’intérieur. Même s’ils oubliaient, tout leur rappellerait la quête.

 

Il s vivraient dans cet endroit pour réaliser tous leurs rêves, tous leurs moindres désirs afin que plus jamais la curiosité ne leur fasse envier quelqu’un d’autre.

 

La légende dit que cet endroit enchanteur où ces Dieux sont entrain de retrouver l’unité, Tom, c’est la Terre.

 

Les yeux de Tom s’agrandirent, il sentit des larmes couler le long de sa joue. Des pièces, beaucoup de pièces se collaient au puzzle, et il dit:

 

–        J’ai toujours su cela, chère étoile, toujours.

–        Je sais Tom, je t’ai bien dit que nous savions tous au plus profond de nous mêmes.

–        Mais, dis moi chère étoile, qui est Dieu alors?

–        Mais mon cher Tom, Dieu n’est pas une personne, il n’est ni un homme ni une femme. Dieu c’est nous tous réunis, c’est l’unité, nous tous ne formant qu’une seule et même conscience. C’est le vase entier. Lorsque tu es le vase, tu es nous tous à la fois. Certains, ils sont rares, le savent déjà, et ils le vivent, et ils aident ceux plus nombreux qui sont en chemin.

–        Merci chère étoile. Je pars de ce pas enseigner ce que je sais déjà et apprendre ce que je ne sais pas encore.

–        Tu as déjà commencé avec Ali des arbres. Au revoir grand Tom.

 

Tom rentra chez lui léger et solide. Il s’endormit doucement bercé par ce rêve.

 

Il était un bloc de glace parmi les autres blocs de glace dans les glaciers éternels des Alpes. Il rêvait de servir à quelque chose de grand, il savait qu’il pouvait faire autre chose que de rester là accrocher au glacier. Il racontait son rêve aux autres blocs de glace mais ils le faisaient taire, lui disaient que son destin était un destin de bloc de glace et que sa place était de rester accroché au glacier. D’autres lui reprochaient de les faire rêver aussi. Mais le petit bloc de glace avait foi. Il savait qu’un jour il ferait quelque chose de grand. Il était fier de penser différemment de ses petits camarades car il savait que rien sur cette planète n’avait jamais évolué avec les êtres qui pensent comme tous les autres.

 

Cela faisait très longtemps qu’il était là à observer la planète et sa foi était inébranlable.

 

Un matin, la terre s’étirant un peu plus qu’à l’habitude, le glacier craquela et le petit bloc de glace se détacha. Il roula, roula, roula jusqu’en bas de la montagne. Il était si robuste que son passage avait creusé un sillon dans la terre. Il fut stoppé par un rocher. Le soleil se mit à le lécher doucement de ses rayons chauds et la glace se mit à fondre lentement créant un torrent serpentant à travers les rochers. C’est ainsi que la source d’un petit village se mit à revivre.

 

Les habitants du village crurent en un miracle tant cela faisait longtemps que la source n’avait pas coulé. Des générations avaient prié pour qu’elle revive. L’eau qui coulait disait à chaque villageois : « Bois-moi. Bois-moi. » Et ils buvaient de bon coeur.

 

Les autres blocs de glace restés sur le glacier voyant cela, se réjouirent et eurent foi. Alors, chaque fois que l’eau risquait de manquer à la source, la Terre s’étirait, un petit bloc de glace se détachait du glacier et empruntant le sillon creusé par le premier petit bloc de glace, allait alimenter la source.

 

« Bois-moi, bois-moi, disait le rêve à Tom. »

 

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